À quoi sert un sérum : comment je le choisis selon les besoins de ma peau
À quoi sert un sérum : comment je le choisis selon les besoins de ma peau
Sur ma coiffeuse, il y a toujours une petite bouteille qui ne paye pas de mine, mais qui change tout. Elle n’a pas la richesse d’une crème, ni la générosité d’un baume. Elle est discrète, fluide, presque silencieuse… et pourtant, c’est souvent elle qui fait la différence : le sérum.
Longtemps, je l’ai considéré comme un “plus”, un caprice de skincare addict. Aujourd’hui, c’est l’un de mes gestes les plus intentionnels, celui que j’adapte presque comme on choisit une infusion selon l’humeur du soir : en écoutant, vraiment, ce que ma peau murmure.
Qu’est-ce qu’un sérum, vraiment ?
Un sérum, c’est un concentré. Une formule plus légère qu’une crème, mais bien plus riche en actifs ciblés. Sa mission n’est pas de “remplacer” la crème, mais de travailler en profondeur sur un besoin précis : hydratation intense, taches pigmentaires, ridules, rougeurs, imperfections, manque d’éclat…
Sa texture est généralement fluide, parfois gélifiée, rarement grasse. C’est ce qui lui permet de pénétrer plus vite, plus loin, là où la crème vient ensuite sceller et protéger.
Pour faire simple :
- le nettoyant prépare,
- le sérum traite,
- la crème protège.
Penser son rituel ainsi change tout : on ne met pas une crème “au hasard”, on lui donne un partenaire précis, comme une intention soufflée à la peau.
Pourquoi je ne pourrais plus m’en passer
Je me souviens très bien de la première fois où j’ai utilisé un sérum hydratant après un été un peu trop généreux en soleil. Ma peau tirait, mes joues étaient rosées, et malgré une crème riche, quelque chose manquait. Deux semaines plus tard, ce tiraillement s’était comme effacé. La peau semblait repulpée de l’intérieur, comme si elle avait enfin bu à sa soif.
C’est là que j’ai compris : le sérum, c’est cette petite main invisible qui vient corriger silencieusement ce que le miroir commence à murmurer.
Ce que j’aime particulièrement avec les sérums :
- Ils apportent des résultats visibles plus rapidement quand ils sont bien choisis.
- Ils sont personnalisables : on ne choisit pas le même sérum à 20 ans, après un coup de soleil ou à l’approche de l’hiver.
- Ils rendent le rituel beauté plus conscient : on se pose, on observe, on ajuste.
Au fil des saisons, mon sérum devient un allié intime. Il épouse les changements de ma peau comme un dialogue continu : “Aujourd’hui, de quoi as-tu besoin ?”
Comprendre les besoins de sa peau (avant même de choisir un sérum)
Avant de plonger dans les noms d’actifs parfois un peu intimidants, je commence toujours par une question très simple devant le miroir : qu’est-ce qui me dérange vraiment aujourd’hui dans l’aspect de ma peau ?
Pas ce que je vois sur les réseaux, pas ce qu’on considère comme “défaut”, mais ce que je ressens, moi :
- Ma peau tiraille-t-elle après le nettoyage ?
- Brille-t-elle trop vite dans la journée ?
- Manque-t-elle d’éclat, d’uniformité ?
- Les ridules se marquent-elles davantage, surtout au réveil ?
- Rougit-elle facilement, chauffe-t-elle au soleil ou au moindre frottement ?
En fonction de ces réponses, je distingue deux choses : le type de peau (plutôt sec, mixte, gras, sensible…) et l’état de la peau (déshydratée, fatiguée, tachée, irritée, marquée…).
Par exemple :
- On peut avoir une peau grasse… mais déshydratée.
- Une peau sèche… mais assez uniforme et lumineuse.
- Une peau normale… mais agressée par le soleil ou la pollution.
Le sérum, c’est ce qui va répondre à l’état de la peau, plus qu’à son type. Ma crème, elle, va s’occuper surtout du confort, de la protection, de la nutrition ou de la légèreté selon mon type.
Les grands types de sérums et à quoi ils servent
Pour ne pas se perdre dans l’océan des promesses, j’aime regrouper les sérums en grandes familles. Chaque famille a ses actifs fétiches et son rôle précis.
1. Les sérums hydratants
Idéals si la peau tiraille, manque de souplesse, marque vite les ridules.
- Actifs fréquents : acide hyaluronique, glycérine, aloe vera, bêta-glucane, acides aminés.
- Leur rôle : attirer et retenir l’eau dans la peau, la repulper de l’intérieur.
- Pour qui : tous les types de peau, surtout après le soleil, le froid, ou dans les environnements climatisés.
2. Les sérums éclat & anti-taches
Parfaits lorsque le teint paraît terne, que des taches brunes, marques d’anciens boutons ou irrégularités de couleur apparaissent.
- Actifs fréquents : vitamine C, niacinamide, acides de fruits (AHA), acide azélaïque, réglisse.
- Leur rôle : unifier, éclaircir en douceur, stimuler l’éclat naturel.
- Pour qui : peaux sujettes aux taches solaires, teints ternes, fumeuses, citadines.
3. Les sérums anti-âge / fermeté
Ils s’intéressent aux ridules, à la perte de tonicité et parfois à la texture de la peau.
- Actifs fréquents : rétinol, bakuchiol, peptides, collagène marin, acide hyaluronique à différents poids moléculaires, antioxydants (vitamine E, resvératrol).
- Leur rôle : lisser, soutenir la production de collagène, affiner le grain de peau, prévenir le vieillissement prématuré.
- Pour qui : peaux matures, peaux exposées régulièrement au soleil, à la pollution, ou simplement en prévention dès la trentaine.
4. Les sérums apaisants & réparateurs
Quand la peau réagit vite, rougit, chauffe, tiraille au moindre écart, c’est vers eux que je me tourne.
- Actifs fréquents : centella asiatica, panthénol (pro-vitamine B5), madecassoside, bisabolol, avoine colloïdale.
- Leur rôle : calmer l’inflammation, renforcer la barrière cutanée, réduire les rougeurs diffuses.
- Pour qui : peaux sensibles, réactives, sujettes à la rosacée ou après exposition solaire.
5. Les sérums purifiants & anti-imperfections
Ceux vers lesquels je me tourne quand quelques boutons s’invitent, surtout sur la zone T.
- Actifs fréquents : acide salicylique (BHA), zinc, niacinamide, tea tree (en faible pourcentage), acide azélaïque.
- Leur rôle : désobstruer les pores, réguler le sébum, limiter l’apparition des imperfections.
- Pour qui : peaux mixtes à grasses, peaux sujettes aux imperfections hormonales ou aux points noirs.
6. Les sérums antioxydants “bouclier urbain”
Je les appelle mes sérums “bouclier” : ils ne se voient pas, mais ils travaillent en coulisses.
- Actifs fréquents : vitamine C, vitamine E, ferulique, polyphénols, extraits de thé vert.
- Leur rôle : neutraliser les radicaux libres générés par le soleil, la pollution, le stress.
- Pour qui : toutes celles qui vivent en ville, utilisent beaucoup les transports, travaillent face aux écrans.
Comment je choisis mon sérum, étape par étape
Lorsque je sens qu’il est temps d’introduire ou de changer de sérum, je me pose quelques questions simples, un peu comme un rituel intérieur.
1. J’observe sans filtre
Je me regarde à la lumière du jour, de près, sans maquillage. Je note mentalement :
- Ce qui me gêne le plus (teint terne, pores apparents, rougeurs, ridules…)
- Ce que j’aime encore (souplesse, éclat, homogénéité).
2. Je choisis UNE priorité principale
C’est le piège classique : vouloir tout traiter en même temps. Hydrater, lisser, éclaircir, purifier… et au final surcharger sa peau.
Je me demande donc : si je ne devais améliorer qu’une chose ce mois-ci, ce serait quoi ?
- Si c’est le tiraillement : sérum hydratant.
- Si c’est le teint terne : sérum éclat (vitamine C, niacinamide).
- Si ce sont les ridules : sérum anti-âge doux.
- Si ce sont les boutons : sérum purifiant ciblé.
3. Je pense au soleil
Sur ce blog, le soleil est un ami que l’on aime, mais que l’on encadre avec douceur. Beaucoup de sérums contiennent des actifs qui rendent la peau plus sensible aux UV, notamment les acides exfoliants et le rétinol.
Ma règle d’or :
- Actifs potentiellement sensibilisants (acides, rétinol) : uniquement le soir, et jamais sans une protection solaire généreuse le lendemain.
- Actifs antioxydants (vitamine C, polyphénols) : plutôt le matin, main dans la main avec une crème SPF.
Ainsi, sous un soleil d’été, j’opte souvent pour :
- Le matin : sérum antioxydant + crème hydratante avec SPF.
- Le soir : sérum apaisant ou hydratant pour réparer après l’exposition.
4. Je simplifie la formule
Quand je lis la liste des ingrédients, je préfère les sérums où les actifs principaux sont clairement annoncés, sans cocktails trop chargés. Une belle formule, c’est souvent une formule lisible.
Je regarde :
- Si l’actif mis en avant n’est pas tout en fin de liste.
- Si la texture semble adaptée à mon type de peau (léger pour peau mixte, plus onctueux pour peau sèche).
- Si le parfum est léger ou absent si ma peau est sensible.
5. J’écoute la peau, pas le marketing
Un sérum peut être très populaire et ne pas convenir du tout à ma peau. Rien de plus normal. J’accepte l’idée que chaque peau a son propre langage. Si au bout de 3 à 4 semaines d’utilisation régulière je ne vois aucune amélioration, ou si ma peau réagit, je réajuste sans culpabilité.
Matin ou soir : comment j’intègre le sérum dans mon rituel
Le sérum, je l’applique toujours après le nettoyage et éventuellement la lotion, mais avant la crème. Sa place est au cœur du rituel, comme un souffle entre deux gestes.
Le matin, j’aime miser sur la protection et l’éclat :
- Nettoyage doux (ou simple rinçage si ma peau est fragile).
- Sérum antioxydant ou hydratant.
- Crème de jour légère.
- Protection solaire (obligatoire, surtout si j’utilise des actifs puissants le soir).
Le soir, c’est le moment des soins plus ciblés :
- Double nettoyage si je porte du maquillage ou de la crème solaire.
- Sérum adapté à mon besoin actuel : apaisant après le soleil, lissant si le teint est irrégulier, réparateur si la peau a été sensibilisée.
- Crème plus enveloppante si ma peau en a besoin, ou huile légère en massage si je veux prolonger ce moment.
Je prends toujours quelques secondes pour presser délicatement le sérum entre mes mains, puis le déposer par effleurages, sans frotter. Comme si je déposais une promesse sur ma peau plutôt qu’un simple produit.
Mes petites règles d’or pour un sérum vraiment efficace
Au fil des essais, des belles découvertes et de quelques petites erreurs, j’ai gardé quelques principes qui font pour moi toute la différence.
- Introduire un seul nouveau sérum à la fois : pour comprendre ce qui fonctionne vraiment, mais aussi pour détecter l’origine d’une éventuelle réaction.
- Être constante : la peau adore la régularité. Un sérum appliqué consciencieusement chaque jour pendant 4 semaines parlera plus que trois sérums alternés au hasard.
- Ne pas multiplier les actifs forts : par exemple, éviter de superposer plusieurs produits exfoliants ou un rétinol avec d’autres acides, surtout si la peau est sensible ou très exposée au soleil.
- Appliquer sur peau légèrement humide (si le sérum le permet) : pour les sérums hydratants, cela aide souvent à mieux retenir l’eau.
- Observer les signaux faibles : picotements persistants, rougeurs, micro-boutons… Ce sont parfois des chuchotements de la peau qui dit “c’est trop pour moi”.
- Respecter les cycles de la peau : certains actifs, comme le rétinol, demandent une mise en route progressive (1 à 2 fois par semaine au départ, puis augmenter si la peau le tolère).
Et si ma peau change ?
La peau n’est pas une surface figée, c’est un organe vivant, sensible aux saisons, au soleil, aux hormones, au stress, à l’alimentation. Ce qui lui convient un hiver peut devenir trop en été, et inversement.
En été, sous un soleil plus présent :
- Je privilégie les sérums hydratants et antioxydants le matin.
- Le soir, j’apaise et je répare avec des actifs doux, apaisants, sans décaper une peau qui a déjà affronté chaleur et UV.
En hiver, quand l’air devient sec et le vent plus mordant :
- Je choisis des sérums plus riches en hydratants et en actifs réparateurs, qui renforcent la barrière cutanée.
- Si ma peau le tolère, j’introduis plus volontiers un sérum lissant ou anti-âge le soir, car l’ensoleillement est moindre (mais la protection reste de mise).
Parfois, la peau change aussi intérieurement : fatigue, cycle hormonal, période de stress… Dans ces moments, au lieu de forcer avec des actifs puissants, je préfère revenir à un rituel plus minimaliste, avec un sérum doux, presque “cocoon”, qui rassure la peau autant que l’esprit.
Choisir un sérum, au fond, ce n’est pas courir après une perfection impossible. C’est apprendre à dialoguer avec sa peau, à honorer ses besoins du moment, à l’écouter avec la même bienveillance qu’on offre à une amie chère.
Et lorsque, un matin, en passant la main sur votre joue, vous sentez cette douceur souple, ce grain lissé, cette lumière discrète… vous saurez que ce petit flacon, sur votre coiffeuse, n’est pas qu’un produit de beauté. C’est un rendez-vous intime avec vous-même, quelques gouttes à la fois.
